« Madame, j'ai dessiné le Prophète ! » C'est avec ces quelques mots que le petit Kevin, 5 ans en octobre, a mis sa classe de maternelle en émoi. Sa maîtresse raconte : « J'ai regardé son dessin et j'ai nettement vu qu'il représentait une forme humaine, avec une tête, deux bras et deux jambes. La ressemblance avec Mahomet était évidente. J'ai beau être pour la liberté d'expression, ça m'a fait un choc ! »
Alertée dans l'heure, la Préfecture a prévenu la cellule anti-terroriste et placé l'école sous haute surveillance, tandis que le ministre de l'Intérieur se rendait sur les lieux, assumant la position du gouvernement sur la question sensible des caricatures. « En dessinant ce bonhomme, le petit Kevin a fait valoir sa liberté de création. Je lance un appel au calme à toutes les sensibilités religieuses ! »
Dans un communiqué de presse, la maîtresse de Kevin a tenu à faire savoir que c'était la première fois que le petit garçon se mêlait de religion dans son expression artistique. Ordinairement, il dessine des soleils, des maisons, des arbres et, plus rarement, des chiens ou des chats. Dont certains ont des ailes.
À peine relayé par les médias, le dessin a provoqué la colère de milliers de manifestants dans le monde musulman. On nous informe que des drapeaux français ont été incendiés en Arabie Saoudite, tandis que douze personnes sont mortes en Iran suite à un mouvement de foule et de matraques. Au Niger, pour rappeler leur attachement au respect de la foi des autres, des jeunes gens ont incendié trente-deux églises. Partout, au sortir des mosquées, retentissent des slogans rageurs.
« On ne peut pas dessiner n'importe quoi comme cela sous prétexte que cela ne ressemble à rien et que l'on n'a que quatre ans » a déclaré le Pape, avant de rajouter : « si un petit enfant vient chez moi et me dessine avec un gros nez, il doit s'attendre à ce que je lui mette deux tartes dans la gueule ! »
Des experts ont pour leur part fait remarquer que le dessin pouvait représenter absolument n'importe qui. « C'est bien cela le problème : si cela peut représenter n'importe qui, alors cela peut aussi représenter Mahomet, ce qui est un scandale ! » leur a-t-on rétorqué en substance via les réseaux sociaux, et notamment sur Tweeter ou le hashtag #lapidezKevin remporte un grand succès.
En attendant, pour consoler son petit garçon actuellement suspendu d'école maternelle, la maman de Kevin l'a emmené au McDonalds où il a commandé des frites et un Royal Cheese pur bœuf.
Nous attendons encore la réaction des autorités bouddhistes.
